Journal d'une préposée | le 30 juillet 2019
(6) Bonté divine : une nouvelle !
Depuis le début de l’année, le « Journal d’une préposée » vous propose une série fictive qui se lit comme un roman ! S’inspirant des témoignages, des histoires et du vécu des employés, elle met en lumière la réalité des préposés aux bénéficiaires à travers les confidences sans filtre du personnage de Josie…
Dans la vie d’une préposée, les jours se suivent et se ressemblent. Pour la plupart. Sauf lorsqu’une nouvelle préposée rejoint un étage…
Se forment alors deux clans : il y a ceux qui « mind their own business » et ne lèvent pas le petit doigt pour aider la jeune recrue, et il y a les autres – dont je fais partie – qui sont plus conciliants et accueillants.
Je me souviens la première fois que j’ai voulu aider une nouvelle employée. J’occupais alors mon poste de soir depuis quelques mois : j’avais réussi à finalement trouver mon rythme et à me faire accepter de mes collègues – non sans stratégie et efforts. Une préposée d’origine congolaise avait commencé à travailler au troisième étage avec nous. J’ai voulu apprendre à la connaître, et surtout, l’aider à se familiariser avec son nouvel environnement pour ainsi éviter certaines erreurs que l’on commet tous au début. J’ai simplement fait preuve de savoir-vivre, c’est tout !
Une fois la glace brisée, j’ai osé relevé les petits oublis qu’elle faisait et qui ennuyaient assurément les collègues qui devaient compenser… Et vous savez quoi ? Pendant ce temps, tout ce qu’elle avait droit de la part des autres, c’était des remarques sèches quand ce n’était pas carrément de l’indifférence.
Au fil des années, j’ai répété la même approche lorsqu’il y a eu d’autres recrues sur les quarts de nuit, de soir ou de jour. Cela m’a valu le sobriquet de Grandma au sein de mes camarades. Et je suis fière d’affirmer que, petit à petit, j’ai positivement « contaminé » mes collègues. Plutôt que de me braquer et de nourrir l’esprit de clan, j’ai exercé mon leadership positif sur les étages. Même la vétérane la plus coriace et renfrognée (que je ne nommerai pas ici !) a fini par se laisser influencer par ma façon de faire. Et depuis, tout le monde s’en porte mieux !
Du respect, de la douceur et de la gentillesse : voilà quelles devraient être les qualités morales premières des préposées… et pas qu’avec les aînés.
Bonté divine, ce n’est pourtant pas sorcier ? Amen.