Un peu de tendresse...
(7) Journal d’une préposée | le 28 août 2019
Chaque mois, le « Journal d’une préposée » vous propose une série fictive qui se lit comme un roman ! S’inspirant des témoignages, des histoires et du vécu des employés, elle met en lumière la réalité des préposés aux bénéficiaires à travers les confidences sans filtre du personnage de Josie…
« Juste un peu, un peu de tendresse. Qui fait que l’amour ne peut pas mourir… » chantait Sylvie Vartan en 1967.
Où est la tendresse dans nos rapports avec nos aînés ? Parfois, je me le demande… Je regarde la société d’aujourd’hui et comment les adultes traitent leurs parents et je m’inquiète. Où sont passés les gestes de tendresse qui permettent de se sentir aimé, de préserver son amour-propre, de panser nos chagrins ?
Devenir préposée, c’est apprendre que l’affection et le toucher sont primordiaux pour prendre soin des personnes âgées. J’écris « apprendre », mais ça nous vient naturellement.
Lorsque tu te retrouves au soir de ta vie, dans un état de fragilité et de vulnérabilité extrêmes, il n’y a rien comme le toucher, la bise sur le front ou le câlin pour te permettre de t’apaiser et de te valoriser. Et ce, même chez les messieurs et les dames qui n’ont pas été des personnes affectueuses de toute leur vie.
C’est, du reste, une extraordinaire manière de communiquer avec eux lorsque la maladie prend le dessus sur le langage et la motricité. Je vois souvent les membres des familles de résidents qui ne savent comment agir en présence de leur parent âgé. Mais touchez-les ! Chantez-leur des chansons en leur caressant les cheveux… flattez-leur doucement la main alors que vous leur parlez. Qui sait ce que ce cadeau en fin de vie aura comme bienfaits pour les aider à partir plus en paix, peu importe ce qu’a pu être votre relation avec eux dans le passé ?
Le plus étonnant dans tout ça : la personne qui donne en retire autant pour elle-même. Il est vrai que le travail de préposée aux bénéficiaires est dur, parfois très dur physiquement et mentalement. Mais par ces petits gestes simples au quotidien, j’ai l’impression d’envoyer des milliers de petits papillons d’amour dans les chambres des résidents, papillons qui se déploient et apportent encore un peu plus de beauté dans ce bas monde.
Et ça, ça me donne des ailes…