Comme le « risque zéro » n’existe pas en matière de chutes en résidence ou en CHSLD, plusieurs mesures sont mises en place pour en réduire la fréquence et pour limiter les blessures graves. Aux Résidences Floralies, une équipe multidisciplinaire intervient de multiples façons afin de limiter les dégâts. Voici le deuxième volet d’un dossier sur la prévention des chutes.
Dans les milieux de vie des personnes âgées, les efforts sont dirigés vers le maintien de l’autonomie et de la qualité de vie des résidents. Conséquemment, ceux-ci sont encouragés à marcher, à se déplacer afin de se sentir épanouis et heureux. « On développe les meilleures stratégies et techniques pour essayer de limiter les chutes, mais on ne veut pas les immobiliser, rappelle Guylaine Lapierre, directrice des soins infirmiers à Lachine. Ce serait leur nuire encore davantage. On ne peut donc pas les empêcher de faire ce qu’ils sont aptes à faire. Plus ils seront mobiles, plus ils le resteront. »
Le dialogue avec les membres de la famille et la surveillance constante du personnel sont au coeur des démarches de sensibilisation des Résidences Floralies. « Nous faisons régulièrement des rappels aux résident(e)s, mais avec les pertes cognitives, ils ne se rappellent plus nos consignes, explique Guylaine Lapierre. Ils oublient leur déambulateur, leur canne ou surestiment leurs capacités. »
Suivi post-chute
Lorsqu’une chute survient, une évaluation est immédiatement réalisée par l’infirmière. Dans le cas de blessure, le ou la résident(e) est immédiatement dirigé(e) vers un centre hospitalier. Dans tous les cas, un rapport d’incident est réalisé ainsi qu’un suivi post-chute par l’infirmière de garde et l’infirmière en chef. Une réévaluation est faite 24 h et 48 h après l’incident afin de s’assurer qu’il n’y a aucune séquelle.
Parfois, la personne n’a rien sur le coup mais, quelques heures plus tard, les douleurs apparaissent. Il faut donc s’assurer qu’il n’y a pas de perte cognitive ou physique.
– Guylaine Lapierre, directrice des soins infirmiers
QUESTIONS ET RÉPONSES : Prévention et interventions en cas de chute
Voici trois des mesures qui ont été adoptées afin de prévenir les chutes :
(1) Existe-t-il des appareils pour prévenir les chutes ?
« En ce qui concerne la marche, il y a la canne, le déambulateur et le fauteuil roulant pour les plus longues distances, mentionne Guylaine Lapierre. Les besoins pour ces appareils sont évalués par l’ergothérapeute et la technicienne en réadaptation afin de savoir quelles distances ils peuvent franchir, et quelles sont les aides techniques qui peuvent les soutenir, notamment.
Pour les personnes les plus à risque, il existe également des tapis avec alarme qui permettent d’aviser le personnel lorsqu’elles se lèvent afin de leur venir en aide. Il y a aussi des tapis coussinés qui minimisent le risque de blessures lorsqu’il y a chute. »
(2) Comment intervient-on sur l’environnement des résidents ?
« En ergothérapie, on s’assure que l’environnement physique et matériel du/de la résident(e) soit sécuritaire, précise Geneviève Delage, ergothérapeute. On va évaluer la façon dont l’appartement ou la chambre sont aménagés afin d’éviter les chutes. L’espace est-il encombré ? Y a-t-il des nuisances au niveau du sol ? Un siège surélevé est-il à sa disposition pour favoriser les transferts à la toilette ou à la douche ? Etc. »
(3) Dans quelles situations fait-on usage des contentions ?
« La contention est un dernier recours qui est utilisé seulement pour des mesures d’urgence où le résident se met à risque de se blesser, explique Geneviève Delage, ergothérapeute. Nous avons plutôt instauré une politique zéro contention puisque cette méthode n’est pas recommandée pour prévenir les chutes. Elle pourrait réduire la mobilité de façon irréversible et nuire à la qualité de vie du/de la résident(e). »